Pour Ecolo Liège, les comités de quartier ont un rôle fondamental à jouer dans la vie citoyenne et démocratique de notre Ville.

Il est nécessaire, intéressant et pertinent de débattre du rôle important des comités de quartier, de leurs liens avec la Ville, de la façon de prendre en compte leur avis,… A ce titre, l’initiative de la CCCQ est plus que bienvenue, et son travail est très utile. Le Collège Communal doit rapidement se saisir de cette question et établir, après débat au sein du Conseil Communal et avec les Comités de Quartier, quelles seront les relations entre ceux-ci et la Ville. Plus particulièrement, la question de la reconnaissance par la Ville, du rôle joué par les Comités de Quartier ainsi que les règles de base assurant un processus démocratique en leur sein, devront être abordés.

La Charte constitue une bonne base de départ à la réflexion, mais doit, selon nous, être amendée et complétée sur plusieurs points (comme le suggère d’ailleurs ses auteurs).

Pour nous, et comme le recommande la CPDT, une coordination des comités est intéressante pour la participation citoyenne et la circulation de l’information, mais il faut que la coordination se fasse à l’initiative de la Ville, via le service de la participation, qui invite tous les comités à y participer (et pas uniquement ceux qui seraient membres d’une organisation regroupant plusieurs comités). Nous proposons l’instauration d’un organe de coordination, organisé et soutenu par la boutique urbaine/le service participation, mais composé de membres des comités de quartier, compétent pour toutes les décisions et avis élaborés par cette coordination. Nous proposons de baptiser cette coordination « Forum permanent des comités de quartier » (afin de le distinguer d’une commission consultative, car ses missions et mode de fonctionnement sont différents : les comités cogèrent la coordination, et il vise l’échange d’infos et la coordination des comités, en plus d’émettre des avis). NB : parallèlement à ce Forum Permanent, issu des services communaux, une coordination au sein des comités de quartier peut bien sûr exister, mais il est important que l’adhésion à cette coordination ne soit pas un critère de reconnaissance par la Ville, ceci afin de garantir la liberté de chacun.

Les relations entre la Ville et les comités de quartier doivent être formalisées (la Charte constitue à ce titre une bonne base), mais celles-ci doit être flexibles. Afin de conserver la vivacité de la vie associative, un nombre restreint de critères de base pourrait être retenu pour la reconnaissance des comités.  En effet, il ne faut pas mettre à mal la liberté d’association ni conduire à l’arbitraire politique : certains territoires d’action de comités de quartier actifs se chevauchent selon les quartiers et thèmes abordés, il n’est pas nécessaire de délimiter leur action de façon rigide (le sentiment d’appartenance devant être prioritaire par rapport au critère purement géographique), ni de n’en reconnaitre qu’un par territoire (pour autant que leurs objectifs ne soient pas contradictoires); de plus, les objectifs et actions des comités sont très variables (participation citoyenne, organisation d’activités conviviales). On peut par exemple envisager deux comités de quartier sur un même territoire avec des objectifs différents. Ces relations pourraient être établies au sein d’une commission paritaire réunissant les représentants des différents partis politiques représentés au Conseil Communal et les comités de quartiers, puis approuvée par le Conseil Communal lui-même.

Il faut également prendre garde à ne pas faire des comités de quartier le passage obligé entre le citoyen et le pouvoir communal. La dynamique et les avis des comités de quartier sont fondamentaux, et à ce titre, ceux-ci devraient être consultés en amont de tout projet impactant leur quartier. Mais le Collège et le Conseil doivent aussi être à l’écoute de toutes les associations, de la société civile, et des citoyens directement. Ainsi, l’information et la consultation des habitants au travers du comité de quartier ne doit pas se faire au détriment des relations directes entre la Ville et ses citoyens.

Enfin, il ne nous paraît pas souhaitable d’établir une délimitation figée de quartier, dans un objectif de représentation et de participation : comme signalé plus haut, le sentiment d’appartenance prime selon nous sur le critère purement géographique. En effet, selon les compétences et problématiques abordées, des échelles et zones différentes peuvent être concernées. Il ne faut pas non plus figer la vie associative et les échanges entre habitants sur un territoire rigide.

Par ailleurs, nous plaidons pour une délimitation administrative des quartiers, mais uniquement dans une optique de service public (et pas dans une optique de sous-représentation, qui induirait de facto une politisation des structures), afin de mieux cibler les besoins et d’offrir un accès équitable et efficace à ces services (exemple : la décentralisation de l’administration communale via les mairies de quartier doit être pensée de façon territoriale, mais nous souhaitons le cas échéant que les locaux mis à disposition de la société civile dans ces batiments soient également accessibles aux associations et groupes des quartiers voisins).

Plus largement, nous demanderons par ailleurs au Conseil (une fois de plus) un débat plus général sur la Charte associative, afin de cadrer les relations entre la Ville et les associations (et donc, en ce compris les comités de quartier), notamment en objectivant l’octroi de subsides, et en mettant en place en parallèle une commission consultative des associations. Cette commission devrait associer de façon large la société civile liégeoise à l’élaboration de la Charte associative liégeoise, et pourrait ensuite avoir un rôle d’avis, de suivi et de contrôle par rapport à l’application de cette Charte.

Enfin, nous proposons que la Ville accorde un budget participatif annuel aux comités (en plus du faible budget de fonctionnement actuel), destiné à appliquer une partie, choisie par eux, de leurs propositions, à condition de permettre à un maximum d’habitants du quartier de s’impliquer dans la prise de décision. Ce budget initiera les habitants à choisir leurs priorités, les impliquera à la gestion du budget alloué à un poste ou un projet déterminé. Le Forum susmentionné pourrait être le lieu d’élaboration des conditions et procédures à respecter afin de bénéficier de ce budget, à valider ensuite au Conseil communal. Il ne s’agit pas d’occasionner de nouvelles dépenses, mais de réorienter une partie du budget « environnement », « urbanisme », « travaux » afin de financer des projets d’aménagement et d’animation d’un quartier.

De manière générale, des initiatives de budget participatif doivent être mises en place, afin d’associer les Liégeois à l’utilisation et à la gestion de la Ville. Par exemple, ils pourraient participer à l’élaboration, sur base d’un budget donné, d’un appel à projet pour la programmation d’un centre culturel.

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