Parfum d’ambiance
Au cas où certains d’entre vous en douteraient encore, l’échevin des Finances n’en a que faire des comptes de la Ville : pour preuve il a quitté sa commission au bout d’un quart d’heure après avoir servi un discours du genre: « ce n’est pas moi, ce sont les autres! ».
Rétroactes
On ne peut commenter les comptes sans faire un retour en arrière sur ce fameux budget 2013 qui, rappelons-le, était sorti de terre après 6 mois pendant la ville fonctionnait avec des 12eme provisoires. 6 mois après que le collège tout fier d’en avoir fini avec le projet de ville sur lequel les citoyens étaient invités à se prononcer et dont on ne trouvait trace dans les travaux budgétaires.
Au moment de voter le budget, Ecolo avait comparé la majorité à la grenouille qui veut être plus grosse que le bœuf! À l’heure des comptes, il semble qu’une fois de plus, Ecolo ne s’était pas trompé.
Les comptes ne sont pas à l’équilibre
Le collège présente ses comptes soi-disant à l’équilibre… Ce n’est pas correct, si on retire :
– Le manque à gagner en recettes : Au budget initial, le collège a gonflé les recettes. Aux comptes, pas moyen de tricher, on réduit de 15 millions le montant des recettes parce que
* Il n’y a pas d’effet rattrapage au niveau des recettes par rapport à 2012. On revient au stade de 2009 alors que nous sommes beaucoup plus à contribuer d’après les chiffres fanfarons du collège.
* Les dividendes s’érodent. Le cas de Tecteo est à cet égard intéressant. La division Telecoms (Voo) a réalisé une perte de 59M Euros en 2013, compensée par un boni de l’activité ‘énergie’ (gaz et électricité). Mais au final, c’est le bénéfice du groupe qui trinque et donc moins de dividendes. En 2012, c’est 61M Euros de perte; 2011, 75M Euros et en 2010, 97M Euros. Soit près de 300M Euros d’argent public brûlé indirectement…
– Le prélèvement dans les réserves : 5 millions
– Le report du financement des emprunts de financement : Avec cette action, on réduit mécaniquement le déficit, mais on ne fait que le reporter en 2014 puisque 66% des dépenses extraordinaires ont été engagées. D’ailleurs, on peut se poser la question de comment on peut légalement reporter des remboursements d’emprunt sur un budget qui a été voté il y a plus de 6 mois…
Le budget de la ville est dans le rouge
Le budget de la ville est dans le rouge pour 2013, et partant pour 2014. En effet, sans effet rattrapage dans les recettes, la technique du préfinancement par la trésorerie « a fait chauffer » la carte à outrance. On constate que la trésorerie de la ville subit une dégradation générale tout au long de 2013 et est en mauvaise posture pour commencer 2014. Alors que. Alors que c’est en 2014 que la charge de la dette se manifeste à plein (2004 :11 036 millions ; 2013 : 29 351 millions) et qu’il va falloir emprunter pour les investissements reportés de 2013.
En conséquence, les comptes 2013, photo exacte de l’activité du collège en 2013, nous disent quoi ? Que la bête est exsangue alors qu’il va falloir donner un sacré coup de collier en 2014.
Et demain ?
On se demande comment l’échevin qui n’aime pas les chiffres va se débrouiller avec une carcasse aussi affaiblie.
Où en est la cartographie des subsides octroyés par la ville ? Où sont les perspectives et les options possibles pour le déficit de l’IILE, le budget du CPAS et de la police ? Où sont les plans d’investissement qui permettraient de véritables économies?
On rit d’Ecolo quand il propose de mener différemment la politique en matière de déchet. Nous constatons simplement que la salubrité publique coute 241 euros/hab. Là, où l’enseignement coute 139. Et qu’entre 2012 et 2013, le cout augmente encore de 15 euros. Ne rien faire et les vieilles recettes coutent de plus en plus cher ! Il est temps que le collège et le conseil se penchent sur les problèmes budgétaires de la ville sans tabou et avec l’ambition de vraiment réorienter les dépenses.