Ce n’est un secret pour personne : une de nos grandes préoccupations à nous Ecolo est la mobilité !

Or lundi 6 octobre, le conseil communal de Liège a voté une convention qui répartit les rôles entre la Région et la Ville de Liège pour l’actualisation du Plan Communal de Mobilité. Quelle merveilleuse occasion pour nous, de refaire le point sur la question.

 

 A tout seigneur, tout honneur, parlons d’abord du Tram.

A partir du moment où nous savons qu’un tiers de l’ensemble des voyages  en transport en commun de  Wallonie  se font dans la seule agglomération de Liège, la nécessité du tram se fait évidence.

En site propre, silencieux, de plain-pied aux stations,… le tram offrira une mobilité de haute qualité. En plus, il diminuera jusqu’à 40% la pression automobile sur les zones desservies. Enfin, son plan a été conçu pour faire se correspondre les différentes formes de transport en commun.

A noter que la proposition d’ECOLO Liège pour le passage du tram Avenue Rogier a été retenue, ce qui offre aux liégeois la possibilité de récupérer le site propre actuel des bus du boulevard d’Avroy pour en faire un RAVeL urbain, bien plus confortable que la soi-disant “piste cyclable” régulièrement entrecoupée par de bordures de minimum 15 cm de haut et régulièrement recouverte de morceaux de verre…

 

Et les bus ?

Les bus restent un élément important au plan de mobilité, cependant, chez Ecolo, nous constatons qu’il y a beaucoup à faire pour améliorer l’offre du TEC : les conditions de circulation des bus : plus de zones propres, l’accessibilité des arrêts, leur états, plus de bus vers le Condroz, le Sart-Tilman, le nouvel hôpital du CHC… et  pourquoi pas des bus de nuit, comme les noctis bruxellois….et nous nous réjouissons que , le TEC étudie la réorganisation du réseau de bus autour du futur axe de tram, afin d’éviter les doublons, par exemple.

Par contre, nous nous inquiétons  suite aux déclarations des ministres régionaux concernant les réductions de budget, rien de bien rassurant pour les TEC wallons ! Alors que Philippe Henry, alors Ministre avait pris les mesures nécessaires pour dégager des moyens en suffisance pour les TEC ! Il avait dû se battre, car à cette époque le gouvernement wallon avait choisi de geler dotations des Organismes d’Intérêt Public.

 

Un point crucial pour les transports en commun, intimement lié au tram et à la refonte du réseau des TEC, concerne le futur du réseau férroviaire et le développement d’un REL.

Dans le cadre des projets prioritaires wallons à développer dans le cadre du PPI ferroviaire (Plan Pluriannuel d’Investissement 2013 – 2025 – voir plus bas), 25 millions ont été réservés pour le projet REL afin de créer 8 nouveaux points d’arrêt et 5 P+R. Des 8 points d’arrêt à créer, 3 certains concernent le territoire de la Ville de Liège : Liège-Vennes sur la L40 vers Visé, Liège-Vivegnis et Liège-Coronmeuse sur la L34 vers Tongres. La Ville est aussi concernée par la création d ’un P+R à Angleur. A ce jour, aucun projet prioritaire wallon n’a encore été approuvé par le gouvernement fédéral, qui pinaille… Un des arguments de ce dernier est de dire « à quoi bon créer de nouveaux arrêts si on n’est pas sûr de disposer, à long terme, des moyens d’y intensifier le service », ce à quoi ECOLO répond « mais tous ces points d’arrêt pourraient déjà être desservis aujourd’hui, même si à (trop) basse fréquence ».

L’articulation entre le développement des transports en commun et des modes doux est cruciale.

 

Le projet du tram a incité la Ville à favoriser la « piétonnisation » de certaines voiries : Féronstrée, rue de la Cité,… et a aussi “précipité” la réalisation de certains projets de « piétonnisation » : rue de la Casquette. ECOLO reste tout de même inquiet par l’absence  de concertation avec les riverains et les commerçants du centre et l’absence d’un agenda programmant la mise en piétonnier de tout le centre de la Ville, des Chiroux à Feronstrée, de Cathédrale bas jusqu’au Boulevard d’Avroy.

Profiter de l’occasion pour rendre tout le territoire de Liège plus agréable et plus : « Liège Ville 30 »

Environ 80% des rues parcourant le territoire communal ont vocation à assurer une desserte purement locale, mais pas une desserte de transit ou de liaison entre quartiers. Comme l’ont fait de très nombreuses villes (dont plusieurs communes bruxelloises, Gand, Anvers,…), Ecolo soutient l’objectif de la généralisation du statut de zone 30 sur le territoire communal, à l’exception des axes structurants (inter-quartiers ou de transit). Par rapport à une circulation à 50 km/h, circuler à 30 km/h réduit à quasiment rien le risque d’accident majeur, et incite tout naturellement l’automobiliste à adopter une conduite beaucoup plus attentive, car à vitesse réduite, son champ visuel s’élargit. Cette vitesse rend beaucoup plus harmonieuse la cohabitation avec les cyclistes. Enfin, elle réduit significativement le bruit. Voilà pourquoi Ecolo rappelle avec force sa revendication «Liège Ville 30» afin d’améliorer la qualité de vie en ville tout en sauvegardant l’accessibilité générale, et,n en restaurant la fonction d’espace public et pas uniquement d’espace de circulation de nos rues de quartier.

 

Ainsi, parlons maintenant des pistes cyclables, et là, saluons une bonne nouvelle : la Ville de Liège a été sélectionnée comme Ville pilote Wallonie Cyclable  par le Gouvernement Wallon . Cette sélection a permis à la Ville de recevoir pendant 4 ans un subside annuel d’environ 800.000 €, que la Ville complète à hauteur de 30 %.

Et c’est avec les acteurs associatifs, institutionnels et politiques liégeois concernés par le vélo, que le projet cyclable de Liège se construit.

Il nous reste à espérer que le nouveau Gouvernement maintienne son effort de soutien à ce genre de projet, car pour nous il est évident que le vélo a un potentiel énorme.

 

Enfin, nous mettons aussi en évidence les incohérences dans la politique de stationnement. Il est temps maintenant pour la Ville de Liège de faire un recensement des places de parking en et hors voirie pour essayer d’offrir des espaces de parking pour les riverains – et libérer ainsi de l’espace public – ou pour les événements récurrents et exceptionnels qui ont lieu à Liège. Plutôt que construire – cher – de nouveaux emplacements, voyons si des emplacements d’entreprises situés dans des quartiers où la pression du stationnement est forte ne peuvent pas être mis à disposition des habitants en soirée ou le week-end, par exemple. Peut-être cela permettra-t-il, même, de réduire l’emprise du stationnement sur la voie publique, et de récupérer des espaces de vie en faveur de l’agrémeent des habitants et des visiteurs.

 

En synthèse, l’actualisation du PCM tombe à pic pour fédérer tous ces initiatives et mettre en place les derniers maillons manquants pour offrir des alternatives confortables, sécurisés et rapides à la voiture. L’actualisation du PCM, c’est dessiner la politique de mobilité et de convivialité de Liège pour les 10 prochaines années. C’est donc le moment de se projeter dans ce que nous voulons que Liège soit dans 10 ans. C’est dans cet esprit constructif et volontariste qu’ECOLO fait ses propositions.

 

Sarah Schlitz et Géraldine Blavier, conseillères communales

Daniel Wathelet, secrétaire local

Dominique Perrin, secrétaire régional