Liège est à 45 minutes de Bruxelles et relève le gant !

Suite à l’annonce par la Commission Européenne de son souhait de localisation de nouveaux bâtiments hors du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, la Wallonie vient de signaler sa disponibilité à accueillir de telles implantations. La Commissions sera réceptive à des propositions d’implantations de haute qualité environnementale de l’ordre de 30.000 à 100.000 m² à l’horizon 2020 : «  critères essentiels : les prix, la qualité et l’accessibilité. » 

Liège à 45 minutes du quartier européen, à l’abri des embouteillages, et avec des possibilités de bureaux de haute qualité environnementale à l’accessibilité parfaite. 

Dès 2015, avec la mise en service du tunnel Schuman – Josaphat, le quartier des Guillemins disposera d’un lien direct à grande vitesse avec le quartier européen sans devoir passer pas la Jonction Nord-Midi. On peut évaluer le temps de parcours direct de Liège à Bruxelles-Schuman à environ 45 minutes en combinant l’utilisation de la ligne nouvelle et du tunnel Schuman Josaphat (voire moins si on utilise des rame à grande vitesse plutôt que de rames à 200 km/h).

Si Liège est à 100 km de Bruxelles, lorsqu’on raisonne en termes de temps de parcours, on s’aperçoit que, face à la congestion chronique de Bruxelles et de sa grande périphérie, face au retard endémique du projet RER (2025 pour les tronçons en Wallonie…), des localisations en grande périphérie de Bruxelles ou situées aux Guillemins deviennent d’accessibilité comparable.

Des implantations européennes aux Guillemins, c’est donner enfin à ce quartier les projets de renouveau dont il a besoin, c’est aussi mettre en œuvre les principes directeurs édictés par l’Europe elle-même dans le dernier appel à projets FEDER (privilégier les projets en ville, à haute performance énergétique et de mobilité durable).

D’autant que le quartier des Guillemins a un potentiel foncier non négligeable : avec d’une part les terrains de la rue du Plan Incliné (environ 50.000m² nets de bureaux potentiels, sur une friche) et les emprises à reconstruire sur l’esplanade entre la tour et la gare, soit environ 35.000m² de surface plancher dont une partie destinée au bureau, d’autre part.

Une accessibilité ferroviaire de qualité, renforcée par  le tram et les aménagements cyclo-pédestres, les Guillemins ont tout pour devenir un quartier d’affaires durable, tel que proposé par le ministre Henry sous la précédente législature, en bonne intelligence avec les fonctions actuelles, d’habitat principalement. Ce quartier a donc tout pour jouer le rôle « locomotive » d’un redéploiement liégeois.  Cela renforcerait le rôle de Liège comme

  • métropole wallonne,
  • pôle majeur de l’Eurégio,
  • ancrage   crédible dans le réseau des villes de rang européen puisque le lien ferroviaire à grande vitesse place également Liège en lien direct et de haute qualité avec le réseau urbain allemand

 

Une telle implantation serait également une opportunité pour renforcer le multilinguisme de Liège, qui reste, il faut le reconnaître, une grosse faiblesse.

Moyennant un accueil de qualité, il est vraisemblable qu’à moyen terme, certains des travailleurs des institutions européennes hébergées à Liège s’y établissent.  Toutefois, il faudra être attentif …

 Par conséquent, implanter des services européens, c’est aussi des retombées non négligeables en termes d’emploi, en ce compris des emplois pour des personnes peu qualifiées qui ont tant de mal à trouver du travail aujourd’hui.

 Voilà pourquoi ECOLO Liège demande au Collège de la Ville de Liège de prendre contact avec les services de la Commission européenne et ceux du Ministre président Magnette afin de manifester officiellement leur pré-candidature à l’accueil d’implantations européennes, puis  d’approfondir les potentialités d’héberger des services européens, mais aussi de se concerter avec des acteurs immobiliers locaux susceptibles d’intervenir dans le montage.

C’est la perspective de donner du sens à des investissements ferroviaires très lourds, déjà en cours qu’il s’agisse des 450 millions € de la gare des Guillemins, ou des 650 millions du tunnel Schuman – Josaphat, et de mettre en pratique les belles résolutions de recentrer les stratégies de développement sur les villes dans une indispensable perspective de durabilité.

Nul doute que dans le cadre de l’annonce de la résolution par voie judiciaire du devenir de la Tour des Guillemins et de l’aboutissement de l’appel à candidature relatif à la création d’un quartier d’affaires durables  sur  l’ensemble du quartier des Guillemins initié par le ministre Henry, notre proposition trouvera écho au sein du Collège.

Dans le cas contraire, nous mettrons tout en œuvre pour que la gare des Guillemins trouve enfin l’écrin dont elle a tant besoin pour jouer son rôle d’effet levier aux Guillemins, et partant pour la Ville. Ce serait dans tous les cas, une bonne manière de faire en sorte que Liège  devienne concrètement une métropole d’Europe.

 

Bénédicte Heindrichs, conseillère communale, cheffe de groupe

Daniel Wathelet, secrétaire local