Conférence de presse du 19 mars 2015.
Le climat (anti)social et sécuritaire, en Europe, voire dans le monde, en ce début d’année n’incite pas, de prime abord, à l’optimisme. A Liège, après avoir interdit à l’armée du salut d’être dans les rues, le collège PS-cdH a mis l’armée, la vraie, dans la rue.
Mais nous estimons qu’il s’agit justement du bon moment pour s’investir en politique. Tout d’abord parce qu’il y a des signes de changements dans l’air. La victoire de Syriza en Grêce en est un. Il montre, parmi d’autres, que les citoyens européens ne veulent plus de l’austérité et des politiques basées sur une finance désincarnée, déconnectée de l’économie réelle. Rappelons que Syriza faisait liste commune avec les Verts, et qu’il y a un Ministre vert dans le gouvernement Tsipras. Plus localement, le vote d’une motion, à la demande d’Ecolo, contre le Traité Transatlantique au dernier Conseil communal en est un autre. On pourrait encore citer le lancement de Tout autre chose à Liège, le succès de la manifestation du réseau Stop Article 63§2, ou l’engouement autour du projet de Ceinture Aliment-Terre, qui montrent également une envie d’alternative parmi la population.
Pour Ecolo Liège, la mise en place d’un nouveau secrétariat local, élu en janvier, est l’occasion d’appeler les Liégeois qui ont envie de changement, d’une Ville plus verte et plus juste, à nous rejoindre.
C’est plus que nécessaire, car la Ville en est loin à l’heure actuelle. Plusieurs exemples le montrent : Les tours de Droixhe sont en train d’être démolies alors que la Ville aura fini de les rembourser en 2032. Le bilan est désastreux avec la perte de près de mille logements sociaux. Les prostituées ont été virées du centre-ville sans aucun accompagnement social et sont désormais dans la clandestinité ou à Seraing. Le chancre à Bavière ne bouge pas d’un millimètre. Le bilan carbone de la Ville, réclamé par Ecolo, a été réalisé, mais n’a donné lieu à la mise en place d’aucune action concrète. Des parkings souterrains sont en projet, drainant encore plus de voitures dans un centre-ville déjà surembouteillé. Le soutien au commerce local est au point mort, si ce n’est la proposition controversée et mal gérée d’une ouverture un dimanche par mois. Enfin, la gouvernance, qui avait connu une amélioration sous le gouvernement Olivier, replonge vers des pratiques passées douteuses, comme on a pu le voir lors de la nomination du nouveau directeur administratif au Port autonome de Liège.
Nous souhaitons construire, avec tous les liégeois qui le souhaitent, un autre projet et une autre vision pour Liège. A la fois au quotidien, en s’opposant lorsque c’est nécessaire aux propositions contre-productives du collège, en mettant en avant des alternatives, en se faisant écho des initiatives citoyennes à soutenir. Nous souhaitons aussi élaborer, sur la base la plus large possible, à la fois notre programme pour 2018, mais aussi notre liste.
Pour ce faire, nous avons plusieurs objectifs :
1) Renforcer nos liens dans la société civile
2) Renforcer notre action politique au conseil communal et sur le terrain
3) Anticiper le futur
Renforcer nos liens dans la société civile
Ecolo doit (re)devenir le partenaire privilégié de la société civile liégeoise, du monde associatif, des partenaires sociaux, de l’enseignement,… Nous souhaitons faire de notre groupe local un véritable « forum citoyen ».
Nos assemblées générales seront tournées vers l’extérieur, et nous y inviterons des représentants afin qu’ils nous exposent leurs idées et leurs propositions. Nous avons déjà amorcé ce travail en invitant par exemple le groupe citoyen ACIDE, qui a travaillé sur la question de la dette de la Ville, à notre réunion de décembre, et en organisant un « afterwork » Culture, à propos des dossiers Reflektor et Ateliers d’art contemporain notamment. Nous avons également invité des acteurs liégeois de la santé à notre assemblée de février, et comptons ouvrir notre réunion d’avril aux acteurs de la culture.
Nous souhaitons également aller à la rencontre de ces acteurs sur le terrain, afin de nourrir notre travail politique au conseil communal, et d’y relayer et soutenir les initiatives innovantes et progressistes. Enfin, nous accentuerons les contacts avec les comités de quartier, peu considérés par le collège communal.
Renforcer notre action politique au conseil communal et sur le terrain
Nous voulons faire de Liège une Ville plus solidaire, plus verte et plus démocratique. Le contexte économique et social appelle une forte mobilisation pour soutenir les liégeois qui en ont le plus besoin. Pour ce faire, il sera nécessaire d’octroyer plus de moyens au CPAS qui malheureusement voit ses missions augmenter suite aux mesures antisociales des gouvernements Di Rupo et Michel. Il faudra aussi que la Ville soutienne toutes les initiatives, publiques ou associatives, visant à créer du lien social, à (ré)insérer dans la société.
Et car l’emploi reste encore aujourd’hui la première préoccupation des citoyens, nous souhaitons que Liège soutienne d’avantage son économie locale, ses commerces, ses artisans, ses entreprises. Faire du quartier des Guillemins un quartier d’affaires mixte (avec logements et services) est un projet que nous soutenons, revitaliser les rues Neuvice et Souveraint-Pont est une bonne chose, mais pour créer un tissu économique efficace sur tout le territoire, il est nécessaire d’aller bien plus loin, de favoriser les circuits courts, de réfléchir à la mise en place de projets d’économie circulaire impliquant les entreprises, Liège et son hinterland, de soutenir l’économie sociale,… Ce sont dans ces secteurs à haute valeur sociale et environnementale ajoutée qu’on crée les gisements d’emploi de demain.
Nous continuerons également à nous mobiliser pour une mobilité basée sur les transports doux (piétons, vélos,…) et en commun, notamment pour une véritable politique cyclable, et une refonte intelligente du réseau de bus, en lien avec le tram.
Nous voulons aussi améliorer l’accessibilité à la culture, ce qui implique à la fois de permettre à tous les artistes liégeois d’exposer leurs œuvres, qu’il s’agisse de concerts, de pièces de théâtre, d’arts plastiques,… mais aussi de permettre au plus grand nombre d’y assister.
Enfin, last but not least, nous n’oublions pas notre priorité environnementale : espaces verts, biodiversité en Ville, qualité de l’air, gestion des déchets, extension du piétonnier au centre-ville…
Bref, nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la qualité de vie des Liégeois. Nos conseillers interpelleront le collège dans ce but, et, avec eux, avec nos militants, avec tout citoyen qui le souhaite, nous comptons relayer et soutenir, au conseil communal, dans les médias, sur le terrain, toutes les initiatives qui vont dans ce sens.
Anticiper le futur
Le mandat de notre nouveau secrétariat local s’étend sur 2015 et 2016, mais les élections communales de 2018 se préparent dès aujourd’hui.
Nous souhaitons proposer une liste d’ouverture en 2018. Il s’agira d’une liste écologiste, car nous avons nos principes et nos valeurs, et aussi nos relais à différents niveaux politiques, de la Province à l’Europe, mais nous souhaitons à ce propos également faire preuve d’ouverture, et nous tendons la main à des citoyens qui, sans pour autant prendre une carte de membre, auront envie de porter les valeurs de l’écologie politique en matière sociale, environnementale, de bonne gouvernance,… et un autre projet pour Liège en 2018. Ces personnes, ainsi que toutes les rencontres et actions que nous organiserons ou auxquelles nous serons présents d’ici 2018 contribueront à élaborer notre programme de façon participative.
Il nous faut, avec nos conseillers communaux, nos membres, mais également tout citoyen qui le souhaite, réaffirmer que l’écologie politique est la seule alternative crédible et durable, face au conservatisme des autres partis.
Une équipe pour porter ce projet :
Veronique Willemart, 54 ans, licenciée en politique économique et sociale de l’UCL. Active dans le secteur associatif depuis 30 ans, elle a rejoint Ecolo en 1992, et elle a été élue conseillère communale à Liège en 2000, où elle a siégé durant 10 ans. Actuellement, elle représente écolo au sein de la commission consultative « Femmes et ville ».
Olivier Bierin, 29 ans, diplômé en Sciences politiques de l’Université de Liège. Anciennement coprésident d’écolo j Liège puis d’écolo j dans son ensemble, et représentant étudiant à la Fédération des étudiants de l’ULg. Parmi les coopérateurs-fondateurs de Vin de Liège, il siège actuellement au CA de l’ULg et est conseiller politique au groupe Ecolo au Parlement wallon.
Jean Danis, 54 ans, marié et père de trois enfants, (hyper-)actif dans le monde associatif et éducatif depuis plus de trente ans, détaché du Cabinet Nollet (2002-2004) auprès de l’Administration dans un projet lié à l’immigration en milieu scolaire et portant un intérêt certain pour l’économie sociale, il est actuellement directeur d’école.
Rémi Gemenne, 31 ans et papa d’un enfant, employé dans le secteur des telecoms. Militant depuis maintenant 6 ans, il sort d’un mandat de 2 ans en tant que Secrétaire Local, en compagnie de Daniel Wathelet et Marie-Paule Berhin.
Khalid Hamdaoui, 21 ans, étudiant en troisième année en sciences économiques et de gestion à HEC-ULg, il a co-présidé écolo j ULg durant les deux dernières années, et il a participé aux deux derniers scrutins sous la bannière Ecolo.
Et Myriam Fatzaun, 58 ans, licenciée en sciences économiques et sociales de l’Université de Mons. Invitée à être candidate d’ouverture aux dernières élections fédérale et régionale, elle est aujourd’hui devenue membre du parti. Elle travaille depuis 25 ans dans le secteur associatif féministe.
