Le conseil communal discute enfin, très en retard, d’une question qui a eu pourtant l’effet d’un tsunami sur les citoyens et la classe politique.

Ce soir est un jour important pour le conseil communal de Liege :  on va voter sur le mandat à donner aux membres de l’AG de publifin qui va désigner un nouveau CA.

C’est un moment DECISIF parce que

  1. nous devons montrer au citoyen, et plus spécialement au liégeois, qu’il a été compris ; que notre conseil va au-delà des appartenances particratiques, des enjeux personnels. Nous avons l’opportunité de prendre nos responsabilités et de donner à nos représentants un mandat qui sera clair. Ce mandat doit être d’une très grande lisibilité et porter sur deux points nets et bien définis : la réforme de gouvernance et la définition de ce que nous attendons du projet économique de cette intercommunale.
  2. Nous avons un rôle crucial à jouer : nous sommes le 2 em actionnaire de Publifin !

Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur les responsabilités individuelles, c’est le rôle de l’information judiciaire. Nous ne débattrons pas non plus ici des reformes décrétales à mener pour qu’un tel scandale ne se reproduise plus et que le système fonctionne mieux à l’avenir, c’est le rôle de la commission d’enquête parlementaire.  Le groupe Ecolo ne veut pas ici attiser la flamme du «  tous pourris »  ou demander des comptes sur des éléments que notre conseil me maitrise pas. 

 

Mais nous n’allons pas nous taire ! Faire le gros dos ou ne pas parler des choses qui fâchent parce que ça dérange certains à titre personnel. On ne va pas se laisser bâillonner par le chiffon rouge du « bashing » ou du chantage à l’emploi. On ne va pas se taire parce que comme dirait le représentant de Nethys : « il faut que cela s’arrête parce que ça fait du mal au chiffre d’affaires et à l’image de la boite » « Rendez-vous compte : des jeunes ingénieurs nous quittent »…. La faute à qui ? Est-ce pour ça qu’on peut faire l’économie d’un débat sur ce qui a foiré ? non ! Je dirais que c’est précisément parce qu’Ecolo est soucieux de l’avenir de cette intercommunale, c’est parce qu’Ecolo est conscient de l’importance de cet outil qu’Ecolo  a bataillé pour obtenir une commission spéciale dans ce conseil, et un débat au sein du conseil  et a déposé des amendements au texte proposé par le CA démissionnaire. Ecolo le demande depuis janvier, nous y sommes enfin.  Parce que ce n’est pas nous ici, individuellement ou collectivement qui avons créé le problème. Mais c’est quand même à nous, de sortir de ce scandale par le haut en regardant les choses en face et en reprenant le contrôle de quelque chose que nous avons trop délégué : le pouvoir de décision. 

 

Le politique doit faire fonctionner les intercommunales de manière transparente et efficace

Les citoyens sont en colère : ils pensent que la classe politique a failli à sa mission. Les travailleurs de Nethys ont peur pour leur emploi et pour l’avenir du projet économique.

Le système connait une crise majeure. Vous avez vu comme moi les impacts de celle-ci sur les intentions de vote des électeurs et les ébranlements majeurs qu’ils annoncent. Nous avons la responsabilité là où nous le pouvons de rétablir les valeurs de service public et d’intérêt général. C’est pour cela que nous avons été élus et c’est là-dessus que nous devons rendre des comptes aux liégeois.

Pour pouvoir prendre des décisions et ensuite rendre compte, il faut préalablement se mettre d’accord sur les enjeux et les objectifs poursuivis.  Notre système démocratique prévoit le débat et la confrontation des points de vue. C’est pourquoi depuis janvier ECOLO réclame que l’on débatte du problème avec un véritable ordre du jour.  Aujourd’hui, nous avons eu ce débat en commission generale et il a fallu être très vigilant pour ne pas laisser étouffer le débat.  Nous avons voulu et obtenu que l’on parle de 3 choses :

  1. Ce qu’on attend d’un mandataire,
  2. L’avenir de publifin,
  3. Le mandat pour les représentants à l’AG

 

L’objectif d’ECOLO est que demain le système fonctionne mieux au service des citoyens.  Nous ne sommes pas là pour faire couler le sang ou tirer profit d’une situation à notre avantage. Le désaveu de la classe politique nous inquiète et nous voulons dépasser l’intérêt de notre seul part. Au contraire, et nous voulons le faire avec vous  :

  •  nous voulons un système politique transparent qui ait la confiance des citoyens,
  •  nous voulons un service public qui fonctionne de manière efficace et au meilleur cout, ;  Oui, Ecolo est clair, sans surprise : Les scandales politiques tendent à le faire croire mais « Intercommunale » n’est pas synonyme de dysfonctionnement. Un service public a pour objectif de rendre des services essentiels à l’ensemble des Liège, de manière accessible à chacun, et  d’en assurer la qualité et la continuité. Dans un contexte difficile, il va falloir défendre l’intercommunale.  Le maintien en structure publique permet d’éviter les entrées en bourse, privatisation et spéculation.  Aujourd’hui, Publifin/Nethys doit devenir digne de ses missions. Ecolo pense que la future Assemblée Générale de Publifin est une étape décisive en ce sens. Le fait que les activités soient et restent dirigées au niveau liégeois est aussi rassurant pour beaucoup quant au maintien de l’emploi localement.
  • Le maintien en structure publique ne suffit pas, cependant, et ne permet pas de garantir, comme allant de soi, des modes de bonne gouvernance, le non enrichissement de certains, la juste redistribution aux communes. Et surtout de garantir que les élus locaux sont en mesure d’effectuer leur travail de contrôle démocratique et de choix budgétaires dans les deniers publics. Nous voulons que l’intercommunale publifin, nethys et finanpart soient des outils publics économiques performants, mais respectueux aussi des règles démocratiques. 

Le politique doit remettre au centre de l’avenir de publifin les valeurs de service public et d’intérêt général

Dans ce contexte, je n’admets pas qu’on veuille nous faire voter oui/non/abstention- sur des textes qui sont

  • trop vagues dans leur objet : ils ne concernent qu’une partie de la structure
  • sans obligation de résultat, ni calendrier

Le collège veut nous faire croire qu’il n’y a qu’un scénario possible : celui de s’en remettre au prochain CA, au temps et à la confiance.  

Le collège nous explique que c’est ainsi parce que c’est la loi ou que nos demandes seront rencontrées plus tard. On comprendra que le groupe Ecolo ne peut se contenter de cette réponse et acheter un chat dans un sac et se méfie.

1. On ne parle pas de n’importe quelle intercommunale aujourd’hui, mais d’une intercommunale où certains essayent depuis des années de contourner les règles.

2. Ce débat, que révèle-t-il ? Le manque de démocratie : un actionnaire aurait pour seule et unique possibilité, à vous entendre, de dire oui ou non, de rester ou de partir.

Nous refusons cette solution trop peu énergique et trop imprécise ! On ne nettoie pas les écuries d’Augias avec un pinceau et une petite cuiller !!

Pour Ecolo, il y a sur la table 3 scénarios possibles :

  • Accepter de jouer les actionnaires sans pouvoir : dire oui-non, abstention en respectant le formalisme ;
  • Exercer le pouvoir qui nous est conféré en votant non .
  • Exercer le pouvoir qui nous est conféré en modifiant le texte soumis au vote pour garantir la bonne fin du mandat conféré  et rejoindre les communes qui ne veulent pas donner leur blanc-seing et ont approuvé des modifications d’ordre du jour, dont plusieurs communes à majorité socialiste ou libérale

Nous soutenons fermement la 3 em option. C’est la seule rend à l’actionnaire, à notre ville de Liège, au citoyen liégeois, son pouvoir d’actionnaire, c’est-à-dire son pouvoir de contrôle.  Nous devons, j’insiste avec gravité sur ce point, nous devons d’exercer notre pouvoir d’influence et de contrôle.   Nous avons donc déposé des amendements visant à

  • élargir le périmètre de la réflexion du prochain CA 
  • donner un rôle à des acteurs oubliés telles que les organisations syndicales.

 

Conclusion : ICI ET MAINTENANT, DE LA CLARTE ET DE LA FORCE

 

Je vais être claire : nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. A côté de tout ce que l’on sait sur les mandats, etc. il y a une vérité criante également : Publifin est profitable pour Liege : l’investissement ramène des dividendes et a développé un projet économique ancré à Liege avec des emplois.

Mais aujourd’hui tout le projet économique public est hélas mis en doute car une dimension importante du projet a été oubliée : pour qui et par qui ce projet existe . La réponse est évidente : pour la collectivité. C’est parce que le citoyen fait confiance à la classe politique que ce projet a vu le jour. Et c’est parce que le politique a pour mission d’offrir un service public de qualité que ce projet a été validé.

Mais manifestement, les conditions de la transparence et des comptes à rendre ont été mises de côté. Ainsi que la finalité qui est et reste la collectivité, c’est-à-dire pour nous les citoyens liégeois.

Aujourd’hui, la confiance est rompue. On se pose même la question du Bien-fondé du projet. L’urgence est de rétablir la confiance par des mesures fortes et sans délai. Le citoyen est extrêmement attentif à la manière dont nous allons répondre à cette crise : nous pensons sincèrement que ce n’est pas en déléguant notre pouvoir de décision sans objectifs précis que nous allons rétablir la confiance.

ECOLO VEUT ENFIN UNE ACTION FORTE DU CONSEIL COMMUNAL DE LIEGE POUR REPRENDRE LE CONTRÔLE ET INVITE LES CONSEILLERS A 1. ELARGIR LE CHAMP D’INVESTIGATION DU PROCHAIN CA EN Y INCLUANT FINANPART ET NETHYS  2. ELARGIR LES ACTEURS CONCERNES EN INCLUANT LES ORGANISATIONS SYNDICALES ET UN COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT.

Publifin Amendements Ecolo

Bénédicte Heindrichs, cheffe de groupe