Pour une police bien équipée, bien formée, et disponible pour répondre aux attentes prioritaires des Liégeois
Nous sommes conscients de la difficulté du travail de la police dans le contexte tendu que nous connaissons tous.
Leur métier est source de plus en plus de stress, lié à la menace terroriste, à un climat d’agressivité et de violence ambiant, et à des conditions de travail épuisantes :voir les effectifs (106 personnes-policiers et Calog- en dessous des normes(!), et partant le nombre d’heures supplémentaires (pour 1,5 millions) et heures de WE (pour 4,7 millions)
Dans ce contexte difficile notre préoccupation est double : soutenir les policiers dans leur travail et leur permettre de pouvoir se focaliser dans les meilleures conditions possibles sur leurs missions essentielles, et, par la même occasion répondre au mieux aux attentes de la population.
Nous souhaitons dès lors mettre l’accent dans cette intervention sur 6 points précis :
Une formation à la hauteur des nouveaux défis:
L’horrible meurtre de la jeune Louise révèle l’exigence d’un accueil, d’une écoute et d’un protocole de suivi parfaitement clair de la part de tous nos policiers. Toute femme victime de harcèlement ou de violence sexuelle doit être certaine que son récit et sa plainte est parfaitement entendue et sera suivie de la manière la plus rigoureuse. 65OOO euros sont prévus dans le budget pour la formation. Est-ce suffisant pour tenir compte de la nécessité d’avoir des formations pour tous, adaptées à ces défis nouveaux ?
Un cadre de travail sécurisant:
Les syndicats de police ont rappelé encore récemment leur inquiétude par rapport à l’incertitude juridique concernant l’usage des tasers dans le cadre du projet pilote auquel Liège participe. J’avais soulevé ce problème lors du débat concernant l’achat des tasers, mais il a été écarté par un revers de la main. Nos policiers concernés (PAB) sont-ils au moins bien au courant de ce flou juridique auquel ils sont exposés en cas d’accident grave?
Une approche humaine, bien sûr ! Du « travail social », non !
Lors du débat concernant le règlement mendicité vous avez, Mr le Bourgmestre, affirmé que contrairement à ce que nous prétendons, ce règlement était applicable et appliqué. Si tel est le cas, un travail considérable des policiers de quartier doit inévitablement être consacré à interpeller cinq jours sur six les mendiants, les informer, conduire au CPAS, et finalement conduire les conduire, à répétition à l’Hôtel de Police. Y compris les plus discrets, corrects, respectueux des passants. Les policiers de quartier, en sous effectifs, n’ont-ils pas plus important à faire que ça ?
Je sais que vous allez me répéter que les policiers font par la même occasion du travail social. Sur ce point là je suis en total désaccord avec vous : le travail social est un métier du relationnel, de l’empathie, de connaissances du réseau social, de la législation sociale, du CPAS, des SAJ/SPJ, de l’accompagnement et du suivi social. C’est un métier qui, même avec les meilleures intentions du monde, ne s’improvise pas ! Les éducateurs de rue et les AS sont qualifiés pour cela.
Une limitation raisonnable du coût du maintien de l’ordre lors de certains événements :
J’aime le sport, y compris le football, mais plus d’un million d’euros par an pour assurer l’ordre rien que pour un seul club, ce n’est plus admissible à nos yeux. Nous observons que ces dépenses dépassent les subsides annuels cumulés accordés aux Foyers culturels, infrastructures sportives et Centres de Jeunes !!
Une entreprise qui jongle avec les millions pour acheter et satisfaire les demandes de ses joueurs doit contribuer à garantir la sécurité de son public. Surtout qu’en même temps, en matière de sport pour tous, on impose une réduction du nombre de joggings pour économiser quelques heures de travail d’un nombre généralement de policiers ? Pourquoi dès lors ne pas limiter également à des proportions raisonnables le dispositif de maintien de l’ordre assuré par notre police. Au club d’assurer des mesures complémentaires !
Par ailleurs, le Standard, comme d’autres grands opérateurs d’événements qui se déroulent à Liège, ne touche pas qu’un public de Liégeois (loin de là) : Comme dans d’autres domaines, la question de la centralité de notre Ville et de la nécessaire solidarité supracommunale
Un moratoire sur l’achat de nouvelles caméras: nous observons l’augmentation quasi exponentielle tant du coût de l’entretien (+ 110000) que de l’extraordinaire (265000)
Nous ne sommes pas par dogme anti-caméras : dans certains lieux propices à des rassemblements violents, ou à certains carrefours, leur présence peut probablement s’avérer utile. Concernant les rassemblements de masse événementiels et à risque, des caméras mobiles utilisables là où il le faut, quand il le faut, serainet sans doute plus adaptées ?
Il nous parait nécessaire de faire un bilan précis de leur impact, du « rendement » de leur multiplication. Un bilan précis et objectivé du « retour sur investissement« nous paraît nécessaire. Ainsi, par exemple, en cas de camouflage des acteurs de méfaits les caméras sont de peu d’utilité !
En attendant les résultats d’une telle objectivation de leur impact, nous sommes persuadés que les caméras ne remplaceront jamais la présence physique, rassurante et dissuasive, de la police de proximité dans les quartiers.
Nous réitérons dès lors notre demande de moratoire sur l’achat de nouvelles caméras, et d’investir l’argent ainsi économisé dans des emplois assurant plus de présence sur le terrain
Dernier point : La sécurité routière
Elle revient régulièrement comme priorité zonale, ce qui répond d’ailleurs au principal sentiment d’insécurité de la population.
Permettez nous d’insister une fois encore sur la sécurité des pratiquants de la mobilité douce, piétons et cyclistes, particulièrement exposés aux dangers de la route, n’en déplaise à nos collègues du MR!
Nous reviendrons prochainement avec Sarah Schlitz sur quelques mesures concrètes qui concernent des points noirs et des aménagements parfois simples et peu coûteux (trottoirs, passages piétons,..) qui pourraient rendre Liège plus sécure pour les piétons En ce qui concerne l’action de la police, il nous semble qu’il faudrait vraiment renforcer la lutte contre certains comportements définitivement inadmissibles: les vitesses scandaleusement excessives dans des rues fort fréquentées, les stationnements sur les trottoirs et sur les pistes cyclables, ou le non respect du piéton sur les passages piétons!
Tout en exprimant notre soutien à notre police dans son rôle démocratique de rassurer et protéger les citoyens, j’annonce notre abstention face à ce budget qui a manqué de mettre certains accents qui nous paraissent essentiels et que je viens d’évoquer
Guy Krettels pour le groupe Ecolo