La Ville de Liège prévoit de regrouper divers emprunts d’investissement de durées variables contractés chez Belfius. L’argument avancé par l’Echevin des finances pour passer à un seul emprunt est double : les taux du marché sont à la baisse et cela permet de reporter l’échéance finale de remboursement. Si cela permet d’étaler les paiements tout en diminuant le coût total, pourquoi pas.
Cependant, une simulation de l’impact sur les charges présentée au Conseil communal fin 2014 montre que l’opération permet de diminuer celles-ci de quelques 12 millions € jusque 2019 MAIS de rembourser 22 millions de charges supplémentaires d’ici 2032. Soit un surcoût de 10 millions d’€ pour un montant global de plus de 82 millions d’€.
Une proposition de Belfius est ensuite arrivée sur la table du conseil d’avril en proposant un regroupement et des taux fixes selon 3 échéances 2022, 2027 et 2032, mais cette fois sans évaluation du surcoût.
Des questions sans réponse…
En commission, à la question de savoir ce que cela nous rapporte, ou nous coûte, l’Échevin des finances, nous oppose qu’il est impossible de le calculer, mais que « les taux sont favorables » ! Le but officiel ne semble vraisemblablement pas de faire des économies, a fortiori au vu de la simulation réalisée précédemment, mais « d’optimiser les investissements ».
Selon l’Échevin, les emprunts concernés sont censés contribuer au développement de l’économie locale et des emplois. Mais sans plus de détails, il est impossible d’en apprécier l’impact et l’effet de levier réel. Inscrit dans une stratégie globale de développement du commerce local, ou d’isolation massive des bâtiments publics, par exemple, l’opération pourrait s’avérer gagnante au final pour la Ville.
…face à une nécessité de transparence et de bonne gestion !
Malheureusement, cette proposition ne s’inscrit pas dans une telle stratégie. Reculer les échéances de remboursement et pratiquer la progressivité (on rembourse moins au début et plus à la fin), indique avec quasi-certitude que la charge globale sera plus importante que les conditions actuelles, et même que celles de l’estimation d’octobre 2014. Sans plus d’informations à ce stade, il semble bien que le but de l’Échevin est de reporter sur les prochaines législatures la charge financière de la dette.
Le remboursement de la dette pèse d’ores et déjà 18,6 % du budget annuel de la Ville. Ecolo exige toute la transparence sur la dette liégeoise, c’est un impératif démocratique et de bonne gouvernance !
Daniel Wathelet, conseiller communal