Coup de théâtre mardi passé lors de la réunion de concertation suite à enquête publique sur le projet immobilier d’Haïsses-Piédroux le promoteur a retiré le projet, signalant désirer se concentrer sur celui qu’elle poursuit sur la commune de Fléron.
(photo: Matthieu Litt)
Cette victoire, c’est avant tout le résultat d’une mobilisation et d’une lutte citoyenne, avec de nombreux relais associatifs, qu’il convient de saluer: plus de 4700 signatures rassemblées, une présence massive lors du conseil communal de juin, une interpellation citoyenne prévue pour celui d’octobre… force est de constater que l’apathie démocratique n’est pas une fatalité. Les chênéens et de nombreux liégeois soucieux de leur ville se sont mobilisés et ont contribué de façon constructive à l’enquête publique permettant ainsi d’instruire sérieusement le dossier. Loin de s’être cantonnés à une simple opposition “contre”, il est important de souligner que les collectifs mobilisés ont d’emblée proposé des alternatives tant pour l’avenir du site que du quartier de Chênée.
Ecolo Liège s’était dès le mois de juin positionné sans ambiguïté contre ce projet d’éco-quartier (http://www.liege.ecolo.be/2012/?p=3642) et se félicite de cette issue, même s’il est assez évident que ce dossier reviendra. Nous avions interpellé par deux fois pour nous inquiéter de l’évolution de ce dossier et s’il revenait sur le devant de la scène nous ne manquerons pas d’y prêter à nouveau toute l’attention requise. Si la demande de permis était très charpentée techniquement et que la seconde version répondant à nombre de critiques initiales, c’est tout simplement l’opportunité de bâtir sur un tel site (aujourd’hui vierge et vert, fortement enclavé) que nous jugions négativement. Ce sont les noyaux d’habitats existants qu’il s’agit de densifier, pas les espaces restés verts.
Dans cette optique et s’agissant du site complet la question fondamentale est de savoir si cet espace vert doit être protégé tel quel, et valorisé pour ce qu’il est, ou non? A cette question nous répondons par l’affirmative: il doit être sanctuarisé.
Ce que ce dossier révèle, c’est l’absence totale de vision du collège communal Liégeois en matière de développement territorial. Depuis le début, il se tait dans toutes les langues sur ce dossier et les rebondissements de cette semaine lui permettent une nouvelle échappatoire. Il faudra bien sortir du bois un jour: quelle Ville veulent-ils, les liégeois ont le droit de le savoir! Selon les fonctions – urbanisme, logement, commerce, routes… – chaque échevin gère à sa manière sans collégialité véritable: sans vision ni cohérence on attendra encore longtemps les projets forts et réussis.
Dans les faits ce sont donc les porteurs de projets qui font et défont en bien comme en mal, la politique immobilière de la Ville. Des tours aux quatres façades en passant par des immeubles à appartements, en oubliant au passage kots et maisons unifamiliales, dynamiques de colocation et logements intergénérationnels il y a urgence à se doter d’un plan d’ensemble, d’un scanning clair des sites à bâtir/rénover et des priorités par quartier.
A cet égard, Chênée via le site LBP et sa gare (à un jet de pierre de l’autoroute des sites industriels de Diguette) a une carte à jouer, que ce soit pour le logement, les services, l’industrie et la mobilité; la Ville doit proposer aux habitants et aux investisseurs un plan d’équipement ambitieux et un projet solide qui structurera cette entrée de ville – que l’on sait stratégiques – pour les générations futures.
Quentin le Bussy, conseiller communal
Sarah Schlitz, conseillère communale
Rémi Gemenne, co-president local